Les obsèques de Raymond Barre, décédé à 83 ans, se sont déroulées mercredi après-midi en l'église du Val-de-Grâce à Paris, en présence d'une foule de personnalités politiques, le jour de la mort d'un autre ancien Premier ministre, Pierre Messmer.Moins de deux heures après la fin de la cérémonie, était en effet annoncé le décès de Pierre Messmer dans cet hôpital militaire.
15H30: recouvert du drapeau tricolore, le cercueil de Raymond Barre, mort samedi au Val-de-Grâce où il avait été admis le 11 avril, est porté par des gardes républicains jusqu'à la chapelle, avant que les portes de l'édifice ne se referment.
Parmi les responsables venus rendre un dernier hommage et saluer sa famille - son épouse Eva, ses deux fils, ses petits-enfants - figuraient le président Nicolas Sarkozy et le Premier ministre François Fillon.
L'ex-président Valéry Giscard d'Estaing, dont Raymond Barre fut le Premier ministre de 1976 à 1981, ainsi que son épouse Anne-Aymone, étaient également présents.
D'anciens locataires de Matignon, Pierre Mauroy, Laurent Fabius, Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin, étaient là aussi, de même que le président de l'UDF-Modem François Bayrou et, au nom du PS, Gérard Collomb, successeur de Raymond Barre à la mairie de Lyon.
Le gouvernement était représenté par de nombreux ministres, dont Michèle Alliot-Marie (Intérieur), Christine Lagarde (Economie), Xavier Darcos (Education) et Michel Barnier (Agriculture).
Le président du Sénat Christian Poncelet, celui de la Cour des Comptes Philippe Séguin, celui de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet assistaient à la cérémonie, ainsi que le président PS d'Ile-de-France Jean-Paul Huchon et l'amiral Philippe de Gaulle, fils du général. L'acteur Alain Delon était là aussi.
La famille avait souhaité une cérémonie "simple, sobre, recueillie" dans la belle chapelle bâtie au XVIIe siècle, d'une capacité de 330 personnes.
L'archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois, a prononcé l'homélie, selon l'entourage du défunt. La soprano Amel Brahim-Djelloul a interprété un extrait du Requiem de Fauré, tandis que plusieurs organistes ont joué du Bach.
Pendant ce temps, plusieurs dizaines de personnes attendaient derrière des barrières disposées devant l'entrée de la chapelle.
Assises sur un banc sous le soleil, un groupe de vieilles dames évoquaient la figure de celui qui s'était retiré de la vie politique active en juin 2002.
Marie-Madeleine regrettait de ne pouvoir entrer, "par conviction, par estime et par respect" pour Raymond Barre. Son voisin opinait: "c'est des hommes comme ça qui devraient gouverner la France".
Accoudé à une barrière, Roland, 59 ans, se souvenait d'"un expert en économie, pas forcément en politique" et trouvait "assez surprenant" que l'ancien président Jacques Chirac soit absent.
"La France a perdu quelqu'un de rare", commentait de son côté Daniel, étudiant en économie.
Nicolas Sarkozy a été le premier à quitter l'église à la fin des obsèques, vers 16H30, sous les applaudissements et les encouragements de passants.
Alors que les personnes présentes gagnaient aussi la sortie, M. Giscard d'Estaing a également eu droit à des vivats, et même à un "Giscard président!".
Raymond Barre a été inhumé plus tard dans un lieu non précisé, selon son entourage.